Un nouveau drame fluvial endeuille les rives du fleuve Niger. Le mercredi 25 juin, une pirogue transportant des passagers nigériens a chaviré alors qu’elle faisait la traversée entre Malanville (Bénin) et Gaya (Niger). Le bilan provisoire fait état d’au moins treize morts, tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuels disparus.
Selon les informations rapportées par La Nouvelle Tribune, l’embarcation, à bord de laquelle se trouvaient principalement des paysans nigériens revenant de Côte d’Ivoire, a sombré pour des raisons encore indéterminées. La traversée du fleuve, devenue une alternative de fortune depuis la fermeture des frontières terrestres entre le Bénin et le Niger, s’est transformée en tragédie.
Un unique rescapé a pu être sauvé grâce à la réaction rapide des riverains, selon les témoignages recueillis sur place. Quatre corps sans vie ont été repêchés peu après le naufrage. Le bilan s’est ensuite alourdi avec la découverte de nouveaux corps, portant à treize le nombre de victimes confirmées à ce jour. Le nombre exact de passagers à bord reste incertain, les embarcations de fortune circulant souvent sans contrôle ni manifeste.
À l’heure actuelle, aucune déclaration officielle n’a été faite ni par les autorités béninoises ni par les autorités nigériennes. Une situation qui alimente le malaise, alors que le fleuve Niger est devenu un point de passage stratégique et sensible depuis le refroidissement diplomatique entre les deux pays.
Depuis le coup d’État militaire à Niamey en juillet 2023, les relations entre le Bénin et le Niger sont profondément détériorées. Niamey accuse Cotonou d’héberger des bases françaises, soupçonnées d’activités hostiles, ce que le gouvernement béninois a toujours démenti. Malgré plusieurs appels au dialogue du président béninois Patrice Talon, la frontière terrestre reste officiellement fermée, obligeant les populations à recourir à des traversées fluviales à haut risque.
Ce naufrage vient rappeler, une fois de plus, la précarité des conditions de transport sur ce corridor fluvial. En l’absence de contrôle et de coordination transfrontalière, les passagers s’en remettent à la chance, à défaut de structures de sécurité fiables.
« Tant que la frontière terrestre restera fermée et que les tensions persisteront, ces tragédies se répéteront », alerte un habitant de Malanville joint par Le Potentiel.