La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a décidé de mettre un terme aux publicités non réglementées sur les produits pharmaceutiques, les traitements traditionnels et les soi-disant promesses de guérison spirituelle, diffusées dans les médias audiovisuels, en ligne ou écrits. Cette décision a été formalisée à travers le communiqué N°008-25 HAAC/PT/DC/SG/SGA/SCS en date du 27 mai 2025.
S’appuyant sur l’article 177 du Code de l’information et de la communication (CIC), la HAAC rappelle qu’en tant qu’organe de régulation, elle est chargée de veiller à la légalité, à l’éthique et à la déontologie des messages publicitaires diffusés au Bénin.
Dans cette dynamique, elle s’appuie également sur le décret N°2024-1297 du 6 novembre 2024, qui interdit formellement toute promotion de médicaments ou produits assimilés auprès du grand public. L’article 37 de ce décret est explicite : « La promotion portant sur tout médicament ou tout produit considéré comme médicament auprès du grand public est interdite. »
La HAAC étend cette interdiction à l’ensemble des produits de santé, qu’ils soient issus de la médecine moderne ou de la pharmacopée traditionnelle, ainsi qu’aux pratiques des tradi-praticiens et aux émissions de type spirituel ou ésotérique qui présentent des animateurs comme des guérisseurs ou des personnes capables de traiter des maladies.
La décision s’inscrit dans la continuité des précédentes mesures prises par l’institution, notamment les décisions N°09-073/HAAC du 23 décembre 2009 et N°12-001/HAAC du 4 janvier 2012, qui balisent clairement le périmètre de ce qui est acceptable ou non en matière de promotion de produits de santé et de pratiques de guérison dans les médias.
Tout en réaffirmant le respect de la liberté religieuse et du droit des cultes à s’exprimer dans les médias, la HAAC prévient que les émissions à caractère religieux ou spirituel ne doivent en aucun cas devenir des vitrines publicitaires déguisées au service d’individus se présentant comme détenteurs de capacités de guérison.
Les médias sont ainsi appelés à une vigilance accrue et à un strict respect des textes en vigueur. Des sanctions pourraient être prises à l’encontre de tout organe ou acteur médiatique qui contreviendrait à ces nouvelles directives.