Politique & Société

Pipeline Bénin–Niger : la condamnation des trois Nigériens confirmée en appel

La chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a confirmé ce lundi la condamnation de trois ressortissants nigériens impliqués dans l’affaire dite de l’intrusion au terminal pétrolier de Sèmè-Podji. Jugés en leur absence, les prévenus écopent chacun de 18 mois de prison avec sursis.

Selon les informations de Libre Express, la cour d’appel a rejeté tous les moyens de recours soulevés par les avocats de la défense. La décision rendue ce 2 juin 2025 confirme ainsi le jugement prononcé en première instance le 17 juin 2024 par la chambre correctionnelle de la CRIET.

Les chefs d’accusation initiaux « fausses attestations et usage de fausses attestations » ont été requalifiés en « usurpation de titre » et « usage de données informatiques falsifiées ». À ce titre, Hadiza Ibra Moumouni, directrice générale adjointe de Wapco-Niger, ainsi que Ismaël Cissé Ibrahim et Mousbahou Dan Kané, inspecteurs pétroliers, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.

Les prévenus, tous absents à l’audience, étaient représentés par leurs avocats. Deux avocats nigériens, Me Moukaila Yayé (ancien bâtonnier du Niger) et Me Bachirou, ont plaidé aux côtés de leurs confrères béninois Me Léopold Olory-Togbé et Me Judith Armandine Goudédjessin.

À l’origine, cinq Nigériens avaient été interpellés sur le terminal pétrolier construit dans le cadre du projet de pipeline Bénin-Niger, piloté par la société chinoise Wapco. Deux d’entre eux Saidou Harouna Oumarou et Abdoul Razak Djibo ont été libérés peu après leur audition par le parquet.

Le 6 juin 2024, le procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou, avait évoqué, lors d’un point presse, une « intrusion frauduleuse » au sein du terminal de Sèmè-Podji, accompagnée, selon ses termes, d’une présumée planification d’actes contre la sûreté de l’État béninois.

Ces accusations avaient suscité une vive réaction du gouvernement nigérien. Dans un communiqué diffusé le 8 juin 2024, Niamey avait rejeté en bloc les allégations, dénonçant un « kidnapping orchestré » par Cotonou, avec « l’instigation de puissances étrangères », dans le but de déstabiliser le Niger et de freiner sa « conquête de souveraineté énergétique ».

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