C’est une nouvelle qui ravit producteurs, commerçants et transporteurs : le gouvernement béninois vient de lever l’interdiction d’exportation des produits vivriers, en vigueur depuis plus d’un an. Une décision attendue, qui marque un tournant pour le secteur agricole et les échanges régionaux.
Dans un communiqué publié le 23 juin et signé par le secrétaire général adjoint du ministère de l’Industrie et du Commerce, les autorités annoncent que la mesure restrictive n’est plus en vigueur, l’arrêté initial ayant atteint son terme. En clair, les exportations de produits tels que le maïs, le manioc, le gari ou encore la farine peuvent désormais reprendre, à condition de respecter les règles en vigueur.
Adoptée le 7 juin 2024, l’interdiction d’exportation visait à protéger le marché intérieur face à un contexte régional marqué par l’insécurité alimentaire, la flambée des prix et les effets du changement climatique. L’arrêté interministériel avait pour objectif d’éviter une pénurie de vivres dans les marchés locaux en restreignant les sorties de produits agricoles.
Un an plus tard, les autorités estiment que les conditions permettent une reprise progressive des flux commerciaux vers les pays voisins, notamment le Nigeria, le Niger ou encore le Togo.
La levée de l’interdiction ne signifie pas pour autant un libre accès sans contrôle. Le ministère du Commerce rappelle que les opérations d’exportation devront se faire dans le strict respect des normes réglementaires. Pour accompagner cette transition, la Police républicaine a reçu des instructions afin de faciliter le passage des marchandises dans les postes de contrôle.
Ce retour à la normale est salué par de nombreux acteurs du secteur, qui espèrent voir les revenus des producteurs grimper, tout en redynamisant les filières de transformation et de transport.
Si la levée des restrictions est accueillie favorablement, des observateurs appellent à la vigilance. Certains experts estiment nécessaire de mettre en place des mécanismes de suivi pour éviter que l’ouverture des frontières commerciales ne provoque une nouvelle envolée des prix sur le marché local.
Le défi sera donc d’assurer un équilibre entre les besoins internes et les ambitions d’exportation, dans un pays où l’agriculture reste un pilier fondamental de l’économie.