La visite officielle du chantier du futur siège de l’Assemblée nationale vire à la polémique après le refus de participation de plusieurs partis de l’opposition, dont la Nouvelle Force Nationale (NFN).
Annoncée en grande pompe par le ministre conseiller aux infrastructures et au cadre de vie, Jacques Ayadji, la visite du chantier du nouveau siège de l’Assemblée nationale n’aura pas eu l’effet rassembleur escompté. Conviés ce mercredi à une visite sur le site en construction, plusieurs partis de l’opposition, notamment Les Démocrates et la Nouvelle Force Nationale (NFN), ont décliné l’invitation, dénonçant un manque de transparence sur ce projet controversé.
Dans une lettre officielle adressée au ministre conseiller, Apollinaire Wilfrid Avognon, président de la NFN, a exprimé des critiques virulentes. Il reproche à Jacques Ayadji de vouloir organiser une opération de communication déguisée, sans fournir au préalable les éléments techniques et financiers essentiels à une évaluation objective du projet.
« Pour éviter de nous présenter sur les lieux en simples figurants dénués d’informations cruciales, il aurait été de bon aloi de nous faire parvenir l’intégralité du dossier technique et financier, assorti des rapports d’avancement détaillés, et ce, avec une anticipation raisonnable d’au moins un mois », a déclaré M. Avognon.
Selon la NFN, une telle démarche relève de la plus élémentaire exigence de transparence dans la gestion des fonds publics, surtout au regard du coût colossal du projet et de la démolition complète de l’ancien bâtiment, pourtant presque achevé. Pour rappel, ce précédent chantier représentait un investissement de plus de vingt milliards de francs CFA, selon les chiffres avancés par le parti.
M. Avognon a exhorté le ministre à s’expliquer clairement sur les raisons ayant motivé la destruction totale des infrastructures précédentes, et a dénoncé ce qu’il qualifie de « gaspillage manifeste des deniers publics ».
« La nation est en droit d’attendre des réponses claires sur un tel gaspillage », a-t-il martelé.
Cette réponse cinglante de la NFN vient renforcer les tensions déjà vives entre le gouvernement et l’opposition sur la gestion des grands chantiers publics. Elle révèle également une fracture grandissante autour des questions de gouvernance et de transparence, dans un contexte où la population béninoise se montre de plus en plus exigeante envers ses dirigeants.