La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) ne serait ni un bras armé du pouvoir ni un tribunal d’exception. C’est en substance le message défendu par le procureur spécial, Mario Mètonou, dans un entretien accordé à Peace Fm ce dimanche.
Invité sur les ondes de la radio béninoise, le magistrat a tenu à clarifier le rôle et les missions de la juridiction spéciale, souvent au centre de controverses politiques et judiciaires. « Il ne s’agit pas pour nous de faire la guerre à une catégorie d’acteurs ou de protéger une autre. Il ne s’agit pas de faire plaisir à une opinion publique ou d’en faire une autre le bouc émissaire », a-t-il martelé.
Alors que la CRIET est régulièrement accusée par ses détracteurs d’être un instrument politique, notamment dans des dossiers sensibles comme celui du « complot contre la sûreté de l’État » impliquant des figures comme Oswald Homéky ou Olivier Boko, Mario Mètonou défend une justice indépendante, axée uniquement sur le droit.
Selon lui, « la CRIET ne poursuit que les infractions relevant de sa compétence », parmi lesquelles les crimes économiques, la cybercriminalité, la corruption ou encore le terrorisme. Le magistrat affirme que la cour agit en toute impartialité et ne sélectionne pas ses cibles selon leur position politique ou leur notoriété.
Pour appuyer sa défense, le procureur spécial a dévoilé quelques chiffres clés issus de la rentrée judiciaire 2024-2025 : en six ans d’existence, la CRIET a traité 6 358 procédures. Parmi celles-ci, 55 concernaient des faits de corruption, 116 des détournements de deniers publics, et près de 2 000 relevaient de la cybercriminalité.
Des statistiques que Mario Mètonou utilise pour illustrer la diversité des affaires traitées et tenter de faire taire les soupçons de sélectivité. « Le débat ne peut pas être tranché sur la base de perceptions. Il faut regarder les faits », insiste-t-il.