Le 12 mai prochain, un événement historique marquera une nouvelle étape dans la restitution des trésors royaux du Bénin. Le Kataclè du Dahomey, ce tabouret royal à trois pieds, sera officiellement retourné au Bénin après avoir été pillé durant la période coloniale. Retrouvé récemment en Finlande, cette œuvre emblématique du royaume de Dahomey, symbolisant pouvoir et autorité, sera restituée lors d’une cérémonie spéciale à Cotonou, en présence d’une délégation officielle conduite par la ministre finlandaise de la Culture, Mari-Leena Talvitie.
Le Kataclè, pièce maîtresse du patrimoine culturel béninois, fait partie des 27 œuvres restituées au Bénin depuis novembre 2021, dans le cadre de la politique de restitution des biens culturels pillés durant la période coloniale, portée par le président Patrice Talon. Cette restitution, marquée par des actions diplomatiques et culturelles soutenues, vise à réparer les injustices du passé et à rendre aux peuples africains leur patrimoine culturel, dans le respect de leur histoire et de leur identité.
En effet, le Kataclè du Dahomey représente bien plus qu’un simple objet. C’est un symbole fort de l’autorité des rois du Dahomey, un royaume qui a prospéré en Afrique de l’Ouest avant la colonisation. Ce siège royal, à trois pieds, était un élément central dans les cérémonies de pouvoir et d’intronisation. Son vol, dans les années 1890, a été une perte tragique pour le peuple béninois, un coup porté à l’histoire et à la culture du pays.
La restitution de ce trésor royal, le 12 mai prochain, témoigne de l’engagement de la France et de la Finlande dans le processus de réparation culturelle. Accompagnée d’une délégation de diplomates et d’hommes d’affaires finlandais, la ministre de la Culture met en avant l’importance de ce geste dans le renforcement des relations bilatérales entre les deux nations. Le retour du Kataclè marque ainsi un tournant dans la diplomatie culturelle, où la coopération internationale se conjugue avec la reconnaissance des injustices du passé.
Dans un contexte où les questions de justice mémorielle et de réconciliation culturelle prennent de plus en plus d’ampleur, cette restitution est vue comme une forme de réparation symbolique, bien que de nombreuses autres œuvres demeurent encore hors de portée des nations africaines. Le président Patrice Talon a salué cet acte, soulignant qu’il s’agit d’un pas important dans la reconquête de l’héritage culturel et historique du Bénin.
Les habitants de Cotonou attendent avec impatience ce retour du Kataclè, un symbole de l’histoire royale et de l’identité nationale, qui, pour la première fois depuis plus d’un siècle, retrouvera sa place dans le pays d’origine. La cérémonie de restitution sera également l’occasion pour les autorités béninoises de mettre en avant la richesse et la diversité de leur patrimoine culturel, tout en continuant de militer pour le retour d’autres trésors pillés lors de l’époque coloniale.
En plus de sa valeur symbolique et historique, le Kataclè du Dahomey, à travers ce geste de restitution, incarne la volonté du Bénin de tourner la page d’une histoire douloureuse et de regarder vers un avenir où le patrimoine culturel est reconnu, respecté et partagé avec le monde entier.
