À l’occasion d’une rencontre tenue au palais présidentiel le 28 juillet dernier avec la jeunesse béninoise, le président de la République, Patrice Talon, a abordé sans détour la question qui alimente les débats politiques à l’approche des élections législatives de janvier 2026 : que se passera-t-il si aucun parti ne franchit le seuil des 20 % requis pour le partage des sièges ?
Un scénario redouté, une réponse tranchée
En vertu du code électoral révisé en 2024, seuls les partis ayant obtenu au moins 20 % des suffrages valablement exprimés dans chaque circonscription électorale peuvent prétendre aux sièges à l’Assemblée nationale. L’opposition, notamment le parti Les Démocrates, craint qu’aucune formation n’atteigne ce seuil, ouvrant la voie à une crise institutionnelle.
Interpellé sur cette inquiétude par Guy Mitokpè, membre des Démocrates présent à la rencontre, Patrice Talon a tenu à rassurer :
« Le code électoral n’empêchera pas qu’il y ait des députés en 2026… Ceux qui veulent être au Parlement doivent penser à des stratégies, des accords, des alliances. »
La Cour constitutionnelle comme issue ultime
Si, malgré les alliances ou coalitions prévues par la loi, aucun parti ou groupe de partis n’atteint le seuil requis, le chef de l’État estime que la Cour constitutionnelle interviendra.
« L’impasse est impossible », a-t-il martelé.
« Si aucun parti n’atteint les 20 %, la Cour constitutionnelle statuera et adaptera les critères afin de permettre le partage des sièges. Cela deviendra une jurisprudence. »
Une position qu’il justifie en rappelant que toute loi est perfectible et qu’il revient aux institutions compétentes de combler les vides en cas de situation imprévue.
« Forcer les Béninois à travailler ensemble » : une réforme assumée
Au-delà de la question technique, Patrice Talon a défendu l’esprit de la réforme électorale :
« Je veux forcer les Béninois à travailler ensemble. C’est cela l’héritage que je veux laisser. »
Pour le président, le nouveau code oblige les partis à dépasser les logiques individuelles pour bâtir des alliances solides. À ses yeux, c’est ce même texte qui maintient l’unité fragile des grandes formations actuelles, comme Les Démocrates, le Bloc Républicain (BR) ou l’Union Progressiste le Renouveau (UPR).
« Sans cette loi, ces partis seraient déjà éclatés. »
Une réforme électorale toujours au centre des débats
Alors que les législatives approchent, la réforme électorale continue de susciter débats et critiques, notamment du côté de l’opposition qui redoute un verrouillage du jeu politique.
Mais pour Patrice Talon, il ne s’agit ni d’un piège ni d’un blocage :
« La loi prévoit des mécanismes de coalition. Ceux qui veulent faire la politique doivent simplement apprendre à travailler ensemble. »
Talon face à la jeunesse : « Il n’y aura pas d’impasse électorale en 2026 »
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