Après la vive polémique née de la démolition des anciens abris, le port de pêche de Cotonou s’apprête à tourner la page. Lundi 21 juillet 2025, la Direction générale du Port autonome de Cotonou a annoncé la construction prochaine de 196 nouveaux hangars sur le site, en remplacement des structures détruites deux jours plus tôt.
Cette décision, qui survient à la suite d’une réunion entre les autorités portuaires et les représentants des usagers, redonne espoir aux pêcheurs, commerçantes et autres acteurs du secteur halieutique. Selon Fabrice Dossou, président de l’Union Nationale des Pêcheurs Marins, Artisans et Assimilés du Bénin (UNAPMAB), les nouvelles installations seront prioritairement attribuées aux femmes commerçantes et aux travailleurs des marais, durement impactés par la récente opération de déguerpissement.
« C’est sur l’espace vide situé à l’entrée du port que seront érigés les nouveaux hangars », a-t-il précisé, tout en déplorant l’absence de concertation qui a précédé la démolition des anciens abris.
Une nouveauté : les vendeuses de nourriture intégrées
Autre avancée notable : les vendeuses de nourriture, longtemps tenues à l’écart du périmètre portuaire, auront désormais leur place dans le dispositif. Un espace leur sera aménagé à la suite d’un plaidoyer réussi auprès de la direction du port. Un recensement sera effectué pour organiser leur installation dans de bonnes conditions.
Un cadre réglementé pour les nouvelles infrastructures
Les travaux de construction, annoncés pour débuter dès ce jeudi, s’accompagneront de règles strictes. Les commerçantes pourront opérer entre 8h et 21h, horaires au-delà desquels elles devront évacuer les lieux. Quant aux pêcheurs, des discussions sont en cours avec les autorités locales pour obtenir l’autorisation de passer la nuit sur place, une pratique actuellement interdite par la Direction départementale de la police locale (DDPL), mais jugée indispensable pour le bon déroulement des départs en mer.
Ce projet de reconstruction, s’il est bien conduit, pourrait marquer un tournant dans la gestion du port de pêche de Cotonou, en assurant à la fois ordre, sécurité, et respect des droits des travailleurs de la mer.