Politique & Société

Microfinance au Bénin : une nouvelle loi pour mieux encadrer, protéger et innover

Le Bénin franchit un tournant décisif dans la régulation du secteur de la microfinance. Réunis en séance plénière, les députés de la 9e législature ont adopté à l’unanimité la loi n°2025-14, instaurant un cadre juridique rénové et plus exigeant, adapté aux défis actuels de l’inclusion financière.

Présentée par la Commission des finances, présidée par l’honorable Gérard Gbénonchi, cette nouvelle législation introduit des innovations majeures. Elle impose notamment aux institutions de microfinance (IMF) la mise en place obligatoire d’un Conseil d’administration, renforce la gouvernance, fixe un capital social minimum et étend le champ des activités autorisées, y compris à travers l’introduction encadrée de la finance islamique.

La loi, composée de 173 articles répartis en 10 titres, vise aussi à améliorer la solidité financière du secteur, réduire les risques systémiques et assurer une meilleure protection des coopérateurs. Elle clarifie par ailleurs les rôles de l’autorité de tutelle et renforce les exigences prudentielles et comptables.

Les débats parlementaires ont mis en lumière des préoccupations partagées autour du surendettement des bénéficiaires, du traitement des IMF informelles et de la nécessité d’harmoniser les pratiques dans l’octroi des crédits. Plusieurs élus, dont Abou Torou (UP le Renouveau), Benoît Dègla (Bloc Républicain) et Hélène Olossoumaï (Les Démocrates), ont salué la portée du texte tout en appelant à un encadrement rigoureux de son application.

Un délai transitoire de 12 mois a été accordé aux institutions concernées pour se conformer aux nouvelles exigences. L’objectif affiché est clair : faire de la microfinance un levier fiable, transparent et durable au service du développement économique et social du pays.

Avec cette loi, le Bénin renforce non seulement la régulation de ce secteur stratégique, mais envoie également un signal fort aux investisseurs, aux partenaires techniques et financiers, ainsi qu’aux millions de citoyens qui comptent sur la microfinance pour accéder au crédit et améliorer leurs conditions de vie.

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