À l’occasion de la Journée de l’Europe, célébrée ce vendredi 9 mai à la résidence de l’ambassadeur de l’Union européenne au Bénin, Lionel Zinsou, ancien Premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2016, a livré une lecture nuancée et engagée sur plusieurs sujets d’actualité au Bénin. De la gouvernance du président Patrice Talon à la situation sécuritaire dans le nord du pays, en passant par les élections générales de 2026, l’économiste et homme d’affaires a partagé ses convictions.
Une décennie de réformes saluée
Fidèle à sa posture d’analyste lucide, Lionel Zinsou n’a pas tari d’éloges à l’endroit de la gouvernance du président Patrice Talon. « Le Bénin a toujours progressé tous les dix ans. Mais il faut reconnaître que ces dix dernières années, il a vraiment très bien travaillé », a-t-il déclaré, saluant la dynamique enclenchée depuis 2016. Déjà en février 2025, lors du Choiseul Africa Summit, il avait reconnu les efforts du gouvernement béninois dans la mise en œuvre de réformes multisectorielles.
Sécurité : un défi sous-régional
Interrogé sur la recrudescence des attaques dans le nord du Bénin, Zinsou a tenu à replacer cette menace dans un contexte régional plus large. Selon lui, « le problème de sécurité, ce n’est pas toujours les gens qui travaillent pour le djihad. C’est le crime organisé. Les criminels sont les ennemis de tous, quelles que soient les religions ». Il appelle à une approche globale qui tienne compte des dimensions économiques et sociales du phénomène, au-delà de sa seule composante religieuse.
Vers des élections générales apaisées
Alors que le Bénin s’apprête à organiser en 2026 ses premières élections générales (législatives, communales et présidentielle), Lionel Zinsou insiste sur l’importance de préserver la paix. « Je crois que les élections, dans notre tradition depuis le renouveau démocratique, se passent dans la paix. C’est ça qui est essentiel », a-t-il affirmé, en appelant à un climat serein et respectueux.
Revenant sur sa propre expérience électorale, il a partagé avec émotion un souvenir marquant de la campagne présidentielle de 2016 : « Mon meilleur souvenir, c’était à chaque meeting, le message de l’imam, du curé de la paroisse, du pasteur, du vodunnon. Il faut garder cet héritage très précieux. »