Le Béninois Léonard Wantchekon, professeur à Princeton et fondateur de l’African School of Economics, vient de franchir un nouveau cap dans son prestigieux parcours. Il a été nommé au sein du groupe d’experts de haut niveau des Nations Unies chargé de définir de nouveaux indicateurs économiques « au-delà du PIB », à l’initiative du Secrétaire général de l’ONU.
Ce comité stratégique, composé de 14 experts de renommée mondiale, a pour mission de concevoir un cadre de mesure plus complet du progrès des nations. Le Produit intérieur brut (PIB), longtemps utilisé comme référence unique, est aujourd’hui considéré comme insuffisant pour refléter des dimensions clés telles que le bien-être humain, la durabilité environnementale, les inégalités et la qualité démocratique.
Coprésidé par Kaushik Basu (ancien chef économiste de la Banque mondiale) et Nora Lustig (experte des inégalités), le groupe d’experts s’inscrit dans le cadre du « Pacte pour l’avenir », adopté par les États membres de l’ONU. Il entend répondre aux défis contemporains comme le changement climatique, les fractures sociales ou la perte de biodiversité, en réformant les outils qui orientent les politiques publiques mondiales.
Avec cette nomination, Léonard Wantchekon devient l’un des rares Africains à siéger dans un espace décisionnel aussi influent sur la scène mondiale. Son profil allie rigueur scientifique, engagement politique et sens du terrain. Ancien opposant au régime marxiste-léniniste béninois, exilé et ensuite brillant universitaire aux États-Unis, Wantchekon est aujourd’hui une référence mondiale en économie politique et en développement.
À travers son projet phare, l’African School of Economics, basée à Abomey-Calavi, il forme une nouvelle génération d’économistes africains pour relever les défis locaux avec des solutions globales. Lauréat du Prix d’économie mondiale 2023 décerné par l’Institut de Kiel, il incarne une voix panafricaine puissante et innovante dans les débats sur le développement.
Le mandat confié à Wantchekon et aux autres experts durera plusieurs mois. Les résultats de leurs travaux seront présentés lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ils devraient servir de base à de nouvelles orientations économiques mondiales, intégrant des dimensions longtemps marginalisées par les indicateurs classiques.