Politique & Société

La chronique de Hagbè : L’école est-elle encore une garantie de réussite ?

Lisez Hagbè pour l’avenir de l’enfant.

Chaque année, des millions de jeunes passent les bancs de l’école avec un seul mot en tête : réussite. Le schéma est bien huilé. Treize années d’école primaire et secondaire, sanctionnées par le baccalauréat. Puis au moins cinq années supplémentaires à l’université, souvent agrémentées de stages non rémunérés. Au total, deux décennies d’efforts, de sacrifices familiaux, de nuits blanche
Pour quoi ?

Souvent, pour rejoindre les rangs des chômeurs diplômés.

Pendant ce temps, dans la “vraie vie”

À l’opposé, un jeune de la même génération, sorti tôt du système scolaire, choisit une voie pratique : coiffure, soudure, couture, mécanique. Après trois mois de formation, il ouvre son atelier, gagne ses premiers revenus, s’insère dans une tontine, s’achète une moto… et embauche parfois ce même diplômé devenu conducteur de taxi-moto pour survivre.

Ironie cruelle, mais réalité fréquente : c’est parfois le 32e de la classe qui devient employeur du premier de la classe.

Une école déconnectée des réalités

L’école, dans sa forme actuelle, enseigne encore des savoirs du siècle passé. Dans un monde en perpétuelle mutation technologique, où l’intelligence artificielle transforme métiers et compétences, le système éducatif semble figé, incapable de suivre le rythme. On continue d’apprendre par cœur des textes, au lieu d’apprendre à penser, à résoudre, à créer.

Les métiers de demain ? Généticien, data scientist, ingénieur en robotique, expert en cybersécurité, astronautes… Aucun ne figure en bonne place dans nos cursus traditionnels. Et quand ils y sont, les outils pédagogiques sont souvent obsolètes.

Une réforme urgente s’impose

L’école ne devrait pas être une fabrique de diplômés en attente d’emploi. Elle devrait être un incubateur de talents, un catalyseur de compétences pratiques et adaptables. Elle devrait valoriser autant l’intelligence manuelle que l’intelligence théorique. Et surtout, elle doit évoluer avec son temps.

La question n’est donc plus : Faut-il aller à l’école ? Mais plutôt : Quelle école voulons-nous pour nos enfants ?

Si l’école ne garantit plus la réussite, alors il est temps de la repenser.

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