Politique & Société

Justice béninoise : 4 ans de prison pour un haut responsable de la Présidence

La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu son verdict dans l’affaire impliquant l’ancien délégué financier de la Présidence du Bénin. Reconnu coupable d’« abus de fonctions » et de « blanchiment de capitaux », il a été condamné à 48 mois de prison ferme et à un million de francs CFA d’amende.

Le ministère public avait requis une peine plus lourde : 7 ans de prison ferme et 10 millions d’amende. La Cour spéciale a également ordonné la confiscation de plusieurs biens appartenant au prévenu, dont un véhicule. En revanche, son frère également poursuivi a été relaxé au bénéfice du doute, malgré une demande de cinq ans de prison formulée par le parquet.

Dans le même dossier, un collaborateur de la Personne responsable des marchés publics (PRMP), également mis en cause, a été relaxé purement et simplement.

Des irrégularités dans la passation de marchés publics

Selon les réquisitions du ministère public, le prévenu se serait rendu coupable de nombreuses irrégularités dans la gestion des dossiers de marchés publics. Il lui est reproché d’avoir aidé certains prestataires à obtenir des marchés publics en leur fournissant des informations sensibles. Des documents à en-tête de l’administration auraient même été retrouvés à son domicile lors de perquisitions.

Le parquet a également accusé l’ancien délégué financier d’avoir facilité l’attribution de marchés à son frère, allant jusqu’à positionner des PRMP dans des structures favorables. Il aurait ensuite investi les fonds issus de ces opérations, justifiant ainsi la qualification de blanchiment de capitaux.

Une défense axée sur la loyauté et les défaillances techniques

À la barre, le principal accusé a dénoncé un « acharnement ». Il s’est présenté comme un simple régulateur juridique et financier des dépenses budgétaires, chargé de vérifier la conformité des dossiers.

Il a mis en cause l’improvisation de la Garde républicaine, qui aurait tardé à transmettre ses besoins pour l’année 2024. Selon lui, les dossiers des marchés publics ne sont parvenus à la PRMP qu’en juin 2024, alors que les décaissements pour l’armée restaient faibles. Il a affirmé avoir validé les documents entre novembre 2024 et janvier 2025, période durant laquelle certains prestataires se seraient plaints du retard.

Concernant les accusations de rétrocommissions, il a nié catégoriquement, affirmant qu’il n’a jamais rencontré les soumissionnaires, sauf en cas d’extrême urgence nécessitant des vérifications sur le terrain.

Une condamnation malgré les explications

Malgré ses arguments et la plaidoirie de ses avocats, qui ont dénoncé un dossier déséquilibré et réclamé une relaxe au bénéfice du doute, la Cour n’a pas été convaincue. Le verdict est tombé : quatre années de prison ferme pour l’ex-délégué financier de la Présidence de la République.

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