Face à la montée des polémiques autour de la gestion des infrastructures au Bénin, Jacques Ayadji, ministre conseiller aux Infrastructures et au cadre de vie, a convoqué la presse ce mardi à Cotonou. Objectif : apporter des éclaircissements sur plusieurs dossiers brûlants, notamment le coût du nouveau siège de l’Assemblée nationale, les pistes frontalières, la méthode de passation des marchés publics et le mythe des 1 200 milliards de FCFA prétendument laissés par l’ancien régime.
Assemblée nationale : un projet mal interprété
Au cœur des débats : le coût de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, que certains estiment excessif. Jacques Ayadji a clarifié : 59 milliards de FCFA ont été engagés à ce jour, répartis en deux phases. La première, confiée à CSCE, a coûté 27 milliards pour le gros œuvre. La seconde, en cours, est réalisée par Diopcontractor pour 29 milliards. Les critiques viennent, selon lui, d’une confusion entre les phases du chantier. Il précise que le coût total pourrait atteindre 78 milliards une fois le mobilier et l’équipement technique installés, mais que cela ne reflète en aucun cas une surfacturation.
Pistes frontalières : une question de sécurité nationale
Sur la fermeture de certaines pistes frontalières non autorisées, Ayadji a rappelé que la définition des frontières relève du pouvoir régalien de l’État. En vertu d’un décret de 2001, toutes les voies utilisées de manière illégale pour franchir les frontières sont interdites. Ces mesures, dit-il, visent à préserver la sécurité nationale et limiter les exportations illégales de produits vivriers, dans un contexte de tension sur les marchés locaux.
Passation des marchés : efficacité contre lenteur
Concernant la méthode de passation des marchés publics, le ministre a expliqué l’alternance entre appels d’offres ouverts et ententes directes. Il a défendu cette dernière comme un choix d’efficacité, affirmant que plusieurs entreprises sont mises en concurrence, et que des « coûts objectifs » sont toujours définis. L’idée que l’entente directe serait un moyen de favoritisme ou de surfacturation est, selon lui, infondée.
Routes à 6 milliards/km ? Une fausse donnée
À propos du coût présumé de 6 milliards de FCFA par kilomètre de route, Ayadji a rejeté cette estimation, la qualifiant de « non pertinente ». Il a présenté un échantillon de 38 projets routiers pour démontrer que les coûts sont bien en deçà de cette rumeur, tout en rappelant que les infrastructures actuelles respectent des normes élevées de qualité et de durabilité.
Le mythe des 1 200 milliards : une fiction selon Ayadji
Enfin, le ministre conseiller est revenu sur la supposée somme de 1 200 milliards de FCFA laissée par l’ancien régime, une affirmation qu’il a qualifiée de « gênante ». Il a expliqué que ce montant n’a jamais été mobilisé, faute de garantie souveraine fournie à temps par le gouvernement précédent. « Il n’y a pas eu de 1 200 milliards laissés par un régime que quelqu’un a utilisé », a-t-il tranché.