Le parti Les Démocrates traverse l’une des plus vives turbulences de son histoire récente. Dans une longue déclaration rendue publique le 15 octobre 2025, Michel François Oloutoyé Sodjinou, député et coordonnateur de la 19ᵉ circonscription électorale, sort de son silence pour dénoncer ce qu’il décrit comme une « dérive autoritaire » et une « confiscation du pouvoir interne » au sein de la formation politique dirigée par Boni Yayi.
Sodjinou, militant de la première heure, dresse un constat sévère : selon lui, le parti a perdu l’esprit d’ouverture et de justice qui avait présidé à sa création. Il fustige un fonctionnement « fermé, dominé par quelques-uns », où les décisions majeures se prendraient désormais sans consultation, ni transparence. Il accuse le leadership actuel d’avoir reproduit les erreurs du passé, notamment celles observées lors de la désignation de candidats présidentiels imposés sans débat démocratique.
Revenant sur le processus de désignation du duo pour la présidentielle de 2026, le député affirme ne pas reconnaître la procédure, qu’il juge « entachée de manipulations et de calculs personnels ». Derrière cette contestation, c’est tout le modèle de gouvernance du parti qui est remis en question.
Michel Sodjinou se défend toutefois de toute volonté de rupture. Il dit vouloir « sauver ce qui peut encore l’être » et appelle à un sursaut collectif pour restaurer la démocratie interne, le dialogue et la collégialité au sein de Les Démocrates.
Cette prise de position, inédite par sa franchise, met en lumière les profondes divisions internes à la veille d’une échéance présidentielle décisive. Elle pourrait bien marquer un tournant pour le parti d’opposition, tiraillé entre fidélité à son président d’honneur et exigence de renouveau démocratique.
Crise interne : Sodjinou met à nu les failles du parti Les Démocrates
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