Les agents contractuels locaux (ACL) des lycées et collèges du Bénin tirent la sonnette d’alarme sur leurs conditions de vie et de travail jugées « précaires ». Réunis à Abomey-Calavi lors d’une cérémonie de plaidoyer, ces travailleurs de l’ombre ont adressé un appel solennel au président Patrice Talon et à la ministre de l’Enseignement secondaire, Véronique Tognifidé.
Vêtus de tee-shirts blancs portant fièrement leur identité professionnelle, les membres du collectif – venus de diverses localités du pays – ont exprimé leur ras-le-bol face à des années de négligence institutionnelle. Encadrés par leur porte-parole Fidèle Huidémin Houessouvo, ils demandent des réformes urgentes pour améliorer leurs conditions.
Les ACL regroupent des fonctions clés dans les établissements secondaires : secrétaires, agents d’entretien, maîtres d’internat, cuisiniers, machinistes, conducteurs, bibliothécaires ou encore gardiens. Recrutés directement par les administrations scolaires, ils ne bénéficient pourtant ni de traitement salarial équitable, ni de couverture sociale adéquate.
Dans une déclaration émotive lue par Victoire Kodjo, le collectif a déploré la stagnation de leurs salaires depuis plus de dix ans, des arriérés de paiement pour certains, ainsi que l’absence de déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). « Nous servons avec dévouement, mais vivons dans l’oubli », ont-ils dénoncé.
Loin de toute revendication agressive, les ACL ont préféré la voie du plaidoyer respectueux, implorant la « clémence » du chef de l’État et la « magnanimité » de leur ministre de tutelle. Ils espèrent que leur situation sera examinée avec attention afin de mettre fin à ce qu’ils qualifient de « discrimination silencieuse ».
« Il est temps que notre cri de détresse soit entendu. Nous demandons simplement justice, reconnaissance et dignité », ont-ils conclu.
