Politique & Société

Bénin – Dassa-Zoumè : de graves soupçons de détournement et de corruption pèsent sur le commissaire de Paouignan

Le commissaire de l’unité de police de Paouignan, dans la commune de Dassa-Zoumè (département des Collines), est au cœur d’une série de graves accusations portant sur des faits présumés de détournement de matériel, de corruption et d’abus de fonction. Plusieurs sources concordantes, interrogées par le Département enquête et investigation (DEI) du journal Le Potentiel, pointent du doigt des agissements contraires à l’éthique professionnelle et aux lois en vigueur.

Selon ces témoignages, deux pockets WiFi offerts courant mai 2025 par une agence Moov Africa au profit du commissariat de Paouignan auraient disparu dans des circonstances obscures. Ces équipements étaient pourtant destinés à améliorer la connectivité de l’unité, et non à servir à des fins personnelles. Plusieurs sources affirment que ces dons ont été détournés, sans que leur destination actuelle ne soit connue.

Mais ce n’est pas tout. De nouvelles accusations renforcent les soupçons. Elles concernent cette fois deux véhicules transportant du kaolin, saisis puis mystérieusement libérés après le paiement supposé d’une somme de 500 000 FCFA. L’opération avait été menée par le commissaire, ses agents et un fonctionnaire du ministère des Mines. L’identité des conducteurs interpellés, Augustin Djossou et Benjamin Tossa, a été confirmée par les enquêteurs du journal.

À ces faits s’ajoute un troisième dossier : celui de bobines saisies auprès de moulins ayant frauduleusement trafiqué l’électricité de la Sbee. Ces équipements, censés faire l’objet d’une procédure régulière, auraient été utilisés de manière illégale par le commissaire lui-même, selon les mêmes sources.

Dans un souci de respect du contradictoire, Le Potentiel a adressé au commissaire une série de questions, par correspondance officielle datée du 11 juin 2025. À ce jour, aucune réponse n’a été donnée, malgré l’expiration des délais légaux. Ce silence est perçu comme une rétention d’information contraire aux exigences de transparence et au droit constitutionnel d’accès à l’information publique.

Si les faits sont avérés, ils constitueraient de graves violations du Code pénal béninois et porteraient atteinte à l’intégrité de la Police républicaine. Face à l’ampleur des accusations, plusieurs voix appellent désormais le Directeur général de la Police républicaine, Brice Kocou Allowanou, à se saisir d’urgence du dossier.

Pour l’heure, l’administration policière n’a pas encore réagi officiellement. Mais les enjeux sont clairs : au-delà de la personne du commissaire, c’est la crédibilité du commissariat de Paouignan, et plus largement celle de l’institution policière, qui est en jeu.

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