Le Parquet spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a officiellement réagi ce vendredi à l’affaire liée à la déclaration administrative de constitution du parti politique « Le Libéral » (LLB). Dans une déclaration de presse, le procureur spécial a confirmé l’ouverture d’une enquête pour faits présumés de corruption, impliquant à la fois des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et le fondateur du parti, Richard Boni Ouorou, arrêté dans la soirée du jeudi 15 mai 2025.
Selon la CRIET, plusieurs agents publics ont été interpellés dans le cadre de cette affaire, notamment le Directeur des partis politiques et des affaires électorales ainsi qu’un cadre de la Direction des affaires intérieures et des cultes. Les soupçons portent sur des versements d’argent en contrepartie de la délivrance du récépissé de reconnaissance officielle du parti LLB.
Le Directeur des partis politiques aurait, selon ses propres déclarations, reçu cinq millions de francs CFA sur une somme initialement proposée de douze millions. Cette somme a été retrouvée lors d’une perquisition à son domicile. Richard Boni Ouorou, quant à lui, affirme avoir versé sept millions de francs CFA en trois tranches, dont deux paiements de trois millions les 26 et 28 avril 2025.
Ces actes sont qualifiés de corruption d’agent public, infraction lourdement sanctionnée par le Code pénal béninois aux articles 335 et suivants. La peine encourue peut aller de cinq à dix ans de réclusion criminelle, assortie d’amendes et de confiscations. Le procureur spécial a rappelé que le fait de céder à la demande d’un agent public ne constitue pas une excuse légale. L’auteur du don est aussi coupable que celui qui l’accepte.
Dans sa déclaration, la CRIET a tenu à réaffirmer sa détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes. « Le parquet spécial poursuivra sans relâche le fléau de la corruption dans notre pays », a précisé le procureur, tout en appelant les citoyens à dénoncer tout acte suspect dont ils seraient témoins ou victimes.
Cette affaire intervient dans un contexte politique sensible à l’approche des prochaines échéances électorales. Elle soulève une nouvelle fois la question de l’intégrité des processus d’enregistrement des partis politiques au Bénin.