Le Bénin a été placé au cœur des projecteurs francophones ce lundi 2 juin 2025, à l’occasion de l’ouverture de la 31e Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Dans la capitale béninoise, les intervenants venus de tout le continent et d’ailleurs ont salué à l’unisson les avancées démocratiques du pays, justifiant pleinement le choix de Cotonou pour abriter cette session majeure.
Dès l’ouverture des travaux, le président du comité d’organisation, Assan Séibou, a souligné le rôle actif que joue le Parlement béninois au sein de l’APF. Selon lui, les réformes entreprises dans le cadre du Programme d’actions du gouvernement du président Patrice Talon ont contribué à redessiner le visage institutionnel et démocratique du pays.
La députée française Armélia Lakrafi, déléguée générale de l’APF, a quant à elle rappelé le rôle pionnier du Bénin dans l’histoire démocratique africaine. « Le Bénin est le berceau de la démocratie en Afrique. Il est passé d’un régime de parti unique à une démocratie pluraliste par la voie du dialogue, dès les années 1990 », a-t-elle déclaré, en référence à la Conférence nationale et à la place de Cotonou dans l’histoire de la Francophonie parlementaire.
Le président de l’Assemblée nationale du Cameroun et président de l’APF, Hilarion Etong, a appuyé ces propos, faisant du Bénin une référence régionale en matière de dialogue interparlementaire et de gouvernance démocratique. Il a insisté sur l’importance de promouvoir, à travers l’APF, les principes de paix, de sécurité et de solidarité, dans un contexte africain marqué par l’instabilité politique et la menace terroriste.
Prenant la parole pour lancer officiellement les travaux, le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Vlavonou, a rappelé les enjeux de cette rencontre. « Nous devons mutualiser les expertises et renforcer les échanges pour bâtir un avenir commun, plus stable, plus équitable et plus durable », a-t-il souligné. Il a également défendu la langue française comme un outil de cohésion nationale, dans un pays marqué par une forte diversité sociolinguistique.
Le président Vlavonou a insisté sur la nécessité de faire de la Francophonie un instrument de compréhension mutuelle, non pas une mécanique d’uniformisation. Il a évoqué les défis sécuritaires qui fragilisent les démocraties africaines, tout en saluant les efforts récents de dialogue entre les États membres de l’Alliance des États du Sahel et ceux de la CEDEAO.
Il a également rappelé les résolutions majeures adoptées en avril dernier à Brazzaville, lors de la 16e Conférence des Présidents d’Assemblées de la région Afrique de l’APF, en faveur de la paix, de la gouvernance responsable et du développement durable.
Avec cette 31e assemblée régionale, le Bénin renforce son image de carrefour du dialogue politique francophone en Afrique. Alors que les menaces pesant sur la démocratie s’intensifient sur le continent, les parlementaires réunis à Cotonou entendent faire entendre une voix collective : celle d’un espace francophone attaché à ses valeurs fondamentales, entre pluralisme, solidarité et responsabilité partagée.
