Sur le plateau de la chaîne en ligne Esae TV, lors d’un entretien face à Me Renaud Agbodjo, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, est revenu sur son parcours de journaliste, ses positions sur la liberté d’expression et sa conception de la critique dans l’espace public.
« J’ai été journaliste. Un journaliste critique. Je l’assume entièrement », a-t-il lancé, affirmant son souhait de voir émerger davantage de professionnels des médias capables d’exercer un regard critique, à l’image de ce qu’il fut lui-même à l’époque. Pour lui, la critique est non seulement utile mais nécessaire dans une démocratie.
Cependant, Wilfried Houngbédji trace une ligne nette entre la critique constructive et les dérives verbales. « Critiquer ne veut pas dire calomnier. Dénoncer ne veut pas dire accuser sans fondement », a-t-il précisé, en réaction aux accusations d’atteintes à la liberté d’expression qui visent l’actuel régime, notamment concernant des arrestations de journalistes et d’activistes.
Pour appuyer ses propos, l’ancien journaliste du quotidien national La Nation a cité son propre exemple : la publication de son ouvrage « Scandale sous Yayi », alors que le président Boni Yayi était encore en fonction. « Je suis resté dans le pays. On m’a mis au garage deux ans. Je n’ai insulté personne. Je n’ai pas calomnié. J’ai apporté les preuves de mes écrits. Et j’en ai assumé les conséquences », a-t-il souligné.
Le porte-parole du gouvernement appelle ainsi les professionnels des médias à concilier liberté d’expression et responsabilité : « Je n’ai pas varié. Ceux qui me critiquent aujourd’hui devraient se souvenir que j’ai toujours agi avec méthode et preuve à l’appui », a-t-il martelé, en réponse aux reproches de ses détracteurs sur un prétendu changement de posture depuis son entrée en fonction.
