Politique & Société

Affaire Akponna-Adambi : l’ex-ministre convoqué au tribunal pour diffamation

Après ses déclarations polémiques sur un présumé siphonnage de fonds publics à Parakou, l’ancien ministre béninois de l’Énergie, Paulin Akponna, est officiellement convoqué devant le tribunal. Son prédécesseur, Samou Séidou Adambi, l’accuse de diffamation. Retour sur une affaire aux multiples rebondissements.

1. Une convocation judiciaire après une sortie explosive

Limogé du gouvernement le 26 juin 2025, Paulin Akponna devra désormais répondre de ses propos devant la justice. Il est convoqué le 16 juillet 2025 à 8h30 au tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi, à la suite d’une plainte déposée par l’ancien ministre Samou Séidou Adambi.

L’affaire remonte au 21 juin dernier, lors d’une sortie politique à Parakou. Encore en poste, Paulin Akponna avait accusé – sans les nommer – des figures politiques locales d’avoir détourné des « dizaines de milliards FCFA » destinés à l’eau et à l’électricité dans la ville. Il visait notamment, à demi-mot, « des fils de la localité placés à des postes de gouvernance », les qualifiant « d’aventuriers politiques incapables »

2. Adambi contre-attaque en justice pour diffamation

Se sentant directement visé, Samou Séidou Adambi, ancien ministre et ex-maire de Parakou, a réagi par la voie judiciaire. Dans sa plainte, il évoque des « allégations mensongères et calomnieuses » ayant pour seul but de nuire à sa réputation et de le faire passer pour un « détourneur de fonds publics ».

Le délit de diffamation, en cause ici, est prévu par les articles 268 et 270 du Code de l’information et de la communication. Adambi, qui se constitue partie civile, réclame réparation pour les préjudices subis, ainsi que la publication de toute décision de justice par les mêmes canaux utilisés pour les propos incriminés, sous astreinte financière.

3. Mea culpa tardif d’Akponna : « Je n’ai aucune preuve »

Face à l’ampleur de la polémique, Paulin Akponna a publié un communiqué d’excuses le 28 juin. Il reconnaît que ses accusations n’étaient étayées par « aucune preuve » et qualifie ses propres propos de « faute politique gravissime ».

S’excusant auprès de Samou Adambi, du président Patrice Talon, du gouvernement et de son parti, le Bloc Républicain, il dit tirer les leçons de l’incident. Il affirme également que ses déclarations étaient basées sur des souvenirs non vérifiés et que certains des cas évoqués sont encore en examen devant la CRIET.

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