Le gouvernement béninois a franchi un nouveau cap dans l’aménagement de la Route des Pêches. Par décret signé en conseil des ministres le 16 avril 2025, il est désormais interdit d’y ériger ou de maintenir des constructions en matériaux précaires. La mesure concerne la bande côtière allant des « Résidences Marie Stella » à Cotonou jusqu’à la « Porte de non-retour » à Ouidah, sur une largeur de 770 mètres.
Sont visés par cette interdiction les abris construits à base de branchages, de bois de récupération, de tôles usagées ou encore de plastiques. Ces installations, souvent utilisées comme habitations, restaurants de fortune ou espaces de commerce, devront être démolies d’ici au 31 août 2025, date limite fixée par le décret. Les baraques de chantier temporaires restent tolérées, à condition de ne pas porter atteinte à l’esthétique du littoral.
Dans une logique de mise en valeur touristique et paysagère, toute nouvelle construction dans la zone devra répondre à un cahier des charges strict. Les autorités imposent désormais :
l’usage de matériaux durables,
une hauteur maximale de 10 mètres,
des teintes harmonisées : murs blancs, toitures ocres en tuiles ardoise ou bacs aluminium.
Les revêtements devront aussi respecter des formes et finitions précises, avec pour ambition de créer une cohérence architecturale sur ce tronçon appelé à devenir un pôle d’attractivité touristique majeur.
Conscients de l’impact social de cette mesure, notamment sur les populations les plus modestes installées dans la zone, les pouvoirs publics annoncent un mécanisme d’accompagnement. Il visera à soutenir les personnes sans solution de relogement après la démolition de leurs installations. Les modalités pratiques de cet appui seront définies dans un arrêté conjoint des ministères du Cadre de vie et des Finances.