Alors que des millions de fidèles affluent à La Mecque pour le hajj, du 4 au 9 juin 2025, la Kaaba, mystérieux édifice cubique drapé de noir, attire tous les regards. Symbole de l’unité des musulmans, elle demeure au centre des rites et des prières, et incarne le lieu le plus sacré de l’islam.
Chaque jour, cinq fois par jour, des millions de musulmans se tournent vers elle pour prier. Et chaque année, au cours du pèlerinage à La Mecque l’un des cinq piliers de l’islam ils sont des millions à marcher autour d’elle, dans un rituel de ferveur et de dévotion. La Kaaba, cube noir emblématique situé au centre de la mosquée sacrée al-Harâm, en Arabie saoudite, cristallise l’essence spirituelle de l’islam.
Un édifice sacré et symbolique
Le mot Kaaba signifie simplement cube en arabe. Haute de 14 mètres, longue de 12 mètres et large de 10, l’édifice est recouvert d’un voile noir brodé d’or, la kiswa, renouvelée chaque année à l’occasion du pèlerinage. Sur l’un de ses angles, la pierre noire (al-Hajar al-Aswad), objet de vénération, est souvent embrassée ou touchée par les fidèles lorsqu’ils accomplissent les tours rituels, appelés tawaf.
Selon la tradition islamique, la Kaaba est « la maison de Dieu » (Bayt Allah) sur terre. Elle est mentionnée dans le Coran, notamment au verset 97 de la sourate 5 : « Dieu a institué la Kaaba, la Maison sacrée, comme un lieu de rassemblement pour les hommes. » Elle incarne un point d’ancrage céleste, une réplique terrestre de la Kaaba céleste autour de laquelle tournent les anges.
Des origines ancrées dans la tradition abrahamique
L’histoire de la Kaaba plonge dans les racines du monothéisme. Le Coran raconte que c’est le prophète Abraham, accompagné de son fils Ismaël, qui aurait élevé les fondations de la Kaaba, sur ordre de Dieu. Ce lien fondateur inscrit l’islam dans la continuité des traditions juives et chrétiennes, tout en affirmant son identité propre.
Pour Jacqueline Chabbi, historienne spécialiste des origines de l’islam, « après l’Hégire, le Coran reconfigure les figures bibliques pour les intégrer à une narration spirituelle propre à la péninsule Arabique. Abraham y devient une figure fondatrice, purifiée des conflits intercommunautaires, et liée à la genèse de la Kaaba. »
Un pèlerinage à la fois spirituel et collectif
Le hajj, qui se déroule cette année du 4 au 9 juin, rassemble des fidèles venus du monde entier. Il s’achève par l’Aïd-el-Kebir, fête du sacrifice. Pour tout musulman en capacité physique et financière, effectuer le hajj au moins une fois dans sa vie est un devoir sacré. Participer à ces rituels autour de la Kaaba permet de renouveler sa foi, d’effacer ses fautes, et de s’unir symboliquement à la umma, la communauté des croyants.