C’est un tournant décisif qui s’annonce ce lundi à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), où le verdict est attendu dans l’affaire opposant Steve Amoussou à l’État béninois. L’accusé, soupçonné d’être le célèbre activiste en ligne connu sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », fait face à plusieurs chefs d’inculpation : harcèlement par communications électroniques, diffusion de fausses informations, incitation à la rébellion, entre autres.
Depuis le début du procès, Steve Amoussou nie catégoriquement les accusations et conteste être l’homme derrière le compte « Frère Hounvi ». Ses avocats dénoncent une affaire fondée sur des preuves fragiles et affirment que leur client est victime d’une cabale politique visant à faire taire une voix critique du régime.
L’affaire a également suscité une vive émotion dans l’opinion publique, notamment en raison des circonstances controversées de son arrestation. Enlevé en août 2024 à Lomé, au Togo, dans des conditions jugées illégales, Steve Amoussou avait ensuite été transféré vers le Bénin. La CRIET avait reconnu l’irrégularité de cette opération, condamnant ses ravisseurs à deux ans de prison, mais le fond de l’affaire restait en suspens.
La décision de la CRIET est très attendue, autant par les défenseurs des droits de l’homme que par les partisans du gouvernement. Ce verdict pourrait marquer un précédent important en matière de liberté d’expression et de lutte contre la cybercriminalité au Bénin.